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Les pollinisateurs sauvages : diversité, menaces et leviers d’actions

Le projet Polliniz’acteurs entre dans sa deuxième saison ! Au programme, inventaires naturalistes, animations scolaires et l’ accompagnement d’actions en faveur des pollinisateurs sauvages. Vous trouverez ici des informations pour mieux comprendre ce groupe d’insectes, les enjeux et notre pouvoir d’agir contre l’effondrement de ce maillon essentiel de la biodiversité.
Et si vous recherchez une bonne résolution pour 2022 : Osez ne rien faire, les pollinisateurs vous remercieront !

Les pollinisateurs : une grande diversité d’insectes

Les pollinisateurs constituent un groupe d’insectes d’une grande diversité. En France on compte par exemple près de 1000 espèces d’abeilles sauvages (super-famille des Apoïdes) , dont 70 % nichent dans le sol et ne sont pour la plupart des espèces ne vivant pas en société comme l’abeille mellifère domestiquée pour sa capacité de produire du miel.
Les pollinisateurs c’est aussi de nombreuses autres espèces d’Hyménoptères (8000), de Diptères (6500), de Lépidoptères (5120) et quelques milliers de Coléoptères (parmi près de 10 000), etc. Autant d’insectes qui ont des milieux de vie et des besoins différents.

Une fonction écologique essentielle

Les insectes pollinisateurs fournissent la fonction de la pollinisation. Leur rôle est ainsi indispensable à la reproduction (fécondation croisée) de l’essentiel des plantes à fleurs et donc au bon fonctionnement des écosystèmes naturels. À l’échelle mondiale, près de 90 % des plantes sauvages à fleurs dépendent du transfert de pollen assuré par ces insectes.
Au-delà de cette fonction écologique cruciale pour le bon fonctionnement des milieux sauvages, les pollinisateurs jouent aussi un rôle indispensable dans la production alimentaire et donc la subsistance des populations humaines. À l’échelle de l’Europe, ce sont 84% des cultures qui dépendent de la pollinisation par les insectes !
Or le constant est très alarmant : les populations de l’ensemble des pollinisateurs subissent un effondrement sans précédent.
Les menaces sont nombreuses et d’origine anthropiques :
pollutions, intoxication tous azimuts des milieux (pesticides et autres biocides de synthèse, industrie, transport, habitation...)
destruction et fragmentation des habitats,
uniformisation, banalisation des paysages et des pratiques agricoles, sylvicoles et de jardins,
• apports excessifs de fertilisants de synthèse (gavage)
fauche ou pire tonte intensive, précoce et répétée ; gestion délétère des espaces de prairie
introduction d’espèces exotiques ; introduction de parasites et pathogènes,
embrasement climatique et les changements globaux induits…

Aménager en faveur des pollinisateurs : Restaurer des milieux et sauvegarder des mosaïques d’habitats
De trop nombreux espaces sont dégradés ou appauvris et doivent être reconstitués.
L’objectif est de retrouver des milieux fonctionnels pour accueillir et faire transiter des communautés de pollinisateurs diversifiées et la biodiversité en général. On parle alors de corridors écologiques permettant la circulation des espèces.

Certains milieux naturels sont devenus encore plus rares ou ont été fortement dégradés : zones humides, pelouses sèches, milieux pionniers sableux, haies… Or ils entrent pleinement dans la mosaïque d’habitats dont les pollinisateurs ont aussi besoin. Ainsi il est important de mener des actions de (re-)création de sites favorables aux pollinisateurs et à la biodiversité.

Favoriser des aménagements simples et fonctionnels

Augmenter la capacité d’accueil d’un site pour les pollinisateurs est souvent nécessaire. Talus, buttes, sol tassé, tas de bois, de sable et pierriers sont quelques aménagements simples qui peuvent répondre à certains manques d’espaces de nidification.
Mais les ressources alimentaires sont évidemment primordiales. Ainsi l’acceptation d’une végétation sauvage et locale, ainsi que le travail sur les techniques et périodes de fauche restent souvent essentiels. La création de haies ou de mares peut renforcer encore la diversité végétale et animale d’un site.

Attention aux fausses bonnes idées

Seules quelques espèces (communes) nichent dans des aménagements artificiels comme les hôtels à insectes. Les parasites peuvent y être favorisés par la promiscuité des nids. Par ailleurs, la plupart des espèces d’abeilles nichent dans les sols. D’autres nichent dans les murets en pierre, le pisé, les coquilles d’escargot….
En revanche un hôtel à insecte est un très bon support pédagogique, qui permettra de sensibiliser petits et grands, familles et amis…
Les "hôtels" représentent des amas d’éléments qui doivent normalement se trouver dans l’environnement proche : paille, tige, branches, pierres… C’est un amas de débris bien ordonné. Il est nettement préférable et logique de ne pas nettoyer la nature (jardins, espaces verts, haies…) et de bien laisser ces éléments en place, disséminés, ou en petit tas, là où ils seront utiles et bénéfiques.

Le plus, c’est le moins !

L’aménagement le plus efficace est aussi le plus facile : laisser faire et laisser des zones en friche.
Favoriser des zones naturelles, de végétation spontanée (sans plantes horticoles, agricoles ou exotiques) offre des ressources alimentaires et de zones de nidification aux insectes pollinisateurs.
Nous vous invitons à offrir gîte et couvert aux pollinisateurs : des espaces (de nidification) et des espèces (pour l’alimentation) adaptés. C’est-à-dire faire un choix (espèces locales et non exotiques, aménagements) et mener une gestion favorable partout : sur les balcons, dans les jardins, les pieds d’immeubles ou d’entreprises, les espaces verts et les parcs, les bords de route et de champs…

Pour aller plus loin