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Conséquences du changement climatique

Changement climatique et agriculture

Pour l’élevage

Les répétitions de sécheresses sévères observées depuis les années 2000 dans la zone étudiée sont liés aux évolutions du climat constatées ci-dessus. Elles conduisent à une tendance à la baisse de la production annuelle (production moyenne annuelle d’une prairie cultivée diminuée de 11% entre 1980 et 2008) et une irrégularité de plus en plus forte de la production d’été et d’automne. Les stratégies d’adaptations des exploitations sont diverses, selon le système d’exploitation en place.
Sur le territoire des Causses Méridionaux, des gorges et du Lodévois, les zones de parcours fournissent en moyenne 60% des apports fourragers des élevages. La répétition des sécheresses depuis 2003 entraîne une augmentation de la pression sur les parcours, la recherche de nouvelles surfaces fourragères pour augmenter l’autonomie des exploitations ou le recours à l’achat de fourrage.
Le changement climatique conduit à une fragilisation économique des exploitations.

Pour la viticulture

Ces changements climatiques ont plusieurs conséquences, notamment :
 Avancées des rythmes végétatif de 15 jours entre 1980 et 2010 (sauf en 2013). La physiologie de la vigne est directement impactée avec des cycles plus courts.
 La sécheresse impacte directement les rendements, avec un effet différent selon les cépages.
 Les effets de la sécheresse sur les rendements sont atténués par l’irrigation. La différence de rendement entre des parcelles de même cépage irriguées et non irriguées peut aller jusqu’à 50%.
 Avec l’augmentation des températures, il existe un très fort enjeu sur le pilotage de l’irrigation afin de limiter le volume des prélèvements et d’augmenter leur efficacité.

Changement climatique et ressources en eau

Les Causses, de par leur nature karstique, ont une fonction de réservoir pour les rivières et les fleuves du territoire d’intervention du CPIE-ACM.
Cette carte de synthèse des enjeux liés à la gestion quantitative de l’eau met l’accent sur deux enjeux :
 la disponibilité en eau, qui exprime un signal sur l’évolution possible de la ressource en eau,
 le bilan hydrique des sols, qui exprime un signal sur l’évolution possible la demande en eau, en particulier agricole.
Un troisième enjeu, directement lié à l’enjeu quantitatif, concerne la qualité de la ressource.
L’évolution des pratiques agricoles, notamment des pratiques d’irrigation et de limitation des pollutions mais aussi d’adaptation à la rareté de la ressource, doit être prioritaire. Elles doivent permettre l’anticipation de la raréfaction de la ressource et l’adaptation de ses effets.

Changement climatique et biodiversité

L’augmentation des températures, la récurrence des sécheresses et l’augmentation à venir des prélèvements de la ressource en eau laissent envisager des évolutions négatives pour les habitats et espèces d’intérêt communautaire liés à la présence de l’eau :
 habitats des sources et suintements carbonatés, des prairies humides…
 habitats des ripisylves (forêts alluviales à aulne glutineux et frêne commun, forêts galeries à saule blanc, peuplier blanc et frêne oxyphille…)
 habitats des mares temporaires
 espèces d’intérêts communautaires associées : amphibiens, poissons, insectes…
La survie de ces espèces et habitats dépendra en partie du maintien d’un débit minimum dans le milieu naturel (interdiction du drainage, limitation des prélèvements, pilotage de l’irrigation) et du maintien de la qualité de la ressource (diminution de l’utilisation des pesticides notamment).
Les habitats forestiers de feuillus (hêtraies calcicoles, peuplements de peuplier…) présents sur les contreforts et les causses sont également menacés par la hausse des températures et l’avancée de la forêt d’espèces méditerranéennes.
Les espèces d’oiseaux en limite d’aire de répartition, les espèces migratrices ou ayant une niche écologique restreinte sont les plus vulnérables au changement climatique . Sur le territoire, c’est le cas du Pipit rousseline, de la Pie grièche écorcheur, du Crave à bec rouge…).
Inféodées aux milieux ouverts pour la plupart, la survie de ces espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire dépendra en partie de l’adoption de pratiques agricoles qui leur sont favorables.