Les pollinisateurs sauvages : diversité, menaces et leviers d’actions
Les pollinisateurs : une grande diversité d’insectes

Les pollinisateurs constituent un groupe d’insectes d’une grande diversité. En France, on compte par exemple près de 1000 espèces d’abeilles sauvages (super-famille des Apoïdes), dont 70 % nichent dans le sol. La plupart ne vivent pas en société, contrairement à l’abeille mellifère domestiquée.
Les pollinisateurs regroupent aussi de nombreuses autres espèces : Hyménoptères (8000), Diptères (6500), Lépidoptères (5120), et plusieurs milliers de Coléoptères. Chacun de ces insectes a des milieux de vie et des besoins différents.
Une fonction écologique essentielle
Les insectes pollinisateurs assurent une fonction vitale : la pollinisation. Leur rôle est indispensable à la reproduction (fécondation croisée) de l’essentiel des plantes à fleurs, et donc au bon fonctionnement des écosystèmes. À l’échelle mondiale, près de 90 % des plantes à fleurs en dépendent.
Au-delà de cette fonction écologique cruciale, les pollinisateurs jouent un rôle essentiel dans la production alimentaire. En Europe, 84 % des cultures dépendent de leur action.
Mais leur situation est critique : les populations de pollinisateurs s’effondrent.
- Pollutions (pesticides, biocides, industries…)
- Destruction et fragmentation des habitats
- Uniformisation des paysages et pratiques agricoles
- Excès de fertilisants
- Fauche intensive et gestion inadaptée des prairies
- Introduction d’espèces exotiques, parasites et pathogènes
- Changement climatique et bouleversements globaux
Aménager en faveur des pollinisateurs
Il est urgent de restaurer des milieux et de sauvegarder des mosaïques d’habitats. Il faut retrouver des milieux fonctionnels permettant la circulation et la reproduction d’une faune diversifiée (corridors écologiques).
Certains milieux naturels, devenus rares ou dégradés (zones humides, pelouses sèches, haies, milieux pionniers), doivent faire l’objet d’actions de recréation pour soutenir les populations d’insectes pollinisateurs.
Favoriser des aménagements simples et fonctionnels
Des structures simples peuvent accroître l’accueil des insectes :
- Talus, buttes, sol tassé
- Tas de bois, de sable ou pierriers
- Végétation sauvage et locale
- Haies, mares, friches
Le travail sur les techniques et les périodes de fauche est essentiel.
Attention aux fausses bonnes idées
Les hôtels à insectes n’abritent qu’un petit nombre d’espèces. Ils peuvent favoriser les parasites. La plupart des abeilles nichent dans le sol ou dans des milieux variés : pierres, pisé, coquilles d’escargot…
Cela dit, les hôtels à insectes sont de formidables supports pédagogiques pour sensibiliser petits et grands.
Plutôt que construire, il vaut mieux ne pas trop nettoyer la nature : laisser la paille, les tiges, les branches et les débris naturels en place.
Le plus, c’est le moins !
Laisser faire est souvent la meilleure action. Des zones en friche avec une végétation spontanée (non horticole, non exotique) offrent à la fois gîte et couvert aux pollinisateurs.
Vous pouvez agir partout : jardins, balcons, pieds d’immeubles, bords de routes, parcs, champs…