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Géologie, climat, hydrographie

1- Des causses à dominante géologique calcaire
Cf. carte à télécharger ci-dessous.

Les causses sont des plateaux constitués de roches sédimentaires datant du Jurassique (ère secondaire) qui sont représentées par quatre faciès géologiques principaux conditionnant la pédologie : les calcaires, les dolomies, les calcaires à chailles et les marnes.
Ce sont les glaciations successives et l’eau qui ont modelé le paysage par érosion et décomposition chimique (pour l’eau), en jouant sur les différences de nature ou de dureté des substrats. Ces facteurs ont donné naissance à des reliefs karstiques typiques des causses. Les dolomies, qui contiennent du carbonate de magnésium, sont plus résistantes à l’érosion que le calcaire (carbonate de calcium). La dégradation différentielle de ces deux roches aboutit à la formation des reliefs ruiniformes typiques que sont les chaos dolomitiques.
Les calcaires à chailles sont des formations acides assez atypiques sur les causses qui sont des plateaux calcaires par définition. Ils conduisent à la formation de sols appelés "ségalas".
On rencontre également, dans les fonds de vallées, des alluvions et des colluvions déposées par les rivières et pouvant former de véritables terrasses alluviales. Ces formations sont cependant minoritaires par rapports aux calcaires et aux dolomies. Les dépressions sur les plateaux sont occupées par des formations plus récentes (tertiaires et quaternaires) d’argiles rouges, issues de la décalcification, et anciennement appelées "Terre du Causse".

Les formations géologiques inventoriées sur les sites Natura 2000 se regroupent en 7 classes :
 calcaires (58 %)
 dolomies (30 %)
 formations résiduelles (6 %)
 calcaires à chailles (2 %)
 marnes (2 %)
 formations volcaniques (1 %)
 éboulis (1 %).

L’ensemble de la zone est constitué d’un plateau karstique que l’on peut séparer en deux grands ensembles : la partie Est à dominante calcaire et le tiers Ouest avec une majorité de dolomie.

La faille de Saint Michel qui traverse la zone du Sud-Ouest au Nord-Est met en contact les dolomies avec des couches géologiques plus anciennes. On trouve ainsi au Nord de cette faille des marnes, des calcaires et des calcaires à chailles. Ces formations apparaissent aussi en bordure Sud du Causse, sous forme d’affleurements liés au creusement des vallées de La Lergue et de ses affluents.

Les formations récentes, principalement constituées de Terre des Causses, sont présentes dans les plaines de la Barre et du Coulet, ainsi que localement dans les fonds des dolines.

A l’extrémité Est de la zone (l’Escandorgue), une coulée balsatique recouvre les formations karstiques du Causse sur une surface de 400 hectares.

2- Un climat de moyenne montagne au carrefour de deux influences : méditerranéenne et continentale

Le Causse du Larzac est soumis aux influences climatiques méditerranéennes et continentales auxquelles s’ajoute l’effet de l’altitude (de 879 m au Pic de l’Aramont à 552 m dans la plaine du Coulet).

La température moyenne annuelle est de 12° C. Les hivers sont vigoureux (presque 70 jours de gel par an). Les pluies sont abondantes (en moyenne 1 300 mm par an) et leur répartition annuelle révèle une influence méditerranéenne importante : minimum en été bien marqué et pluies diluviennes en automne.
L’influence continentale, plus marquée sur la partie Nord-Ouest, se traduit par des températures moyennes plus faibles en hiver comme en été, ainsi que des précipitations moins abondantes.

Le Causse du Larzac est fréquemment venté : de forts vents du Nord et du Nord-Est contribuent à l’assèchement du Causse en été et fait baisser les températures en hiver. De plus, le vent du Midi apporte les pluies violentes automnales.

3- Des eaux souterraines abondantes

Les eaux superficielles sont très rares.
Seules exceptions :

  • de petites nappes aquifères superficielles, des mares ou des lacs temporaires pouvant se former localement suite à de fortes précipitations (en particulier le lac des Rives) grâce à la présence de couches d’argile
  • La Lergue (important affluent de l’Hérault) qui prend sa source à 800 m d’altitude en limite nord du chaînon de l’Escandorgue. Bordé de prairies, le maigre ruisselet se dirige vers l’est, traverse le hameau des Sièges, reçoit quelques rus insignifiants avant de sortir du site au Pas de l’Escalette après un parcours de 6.5 km à la faveur de couches de marnes qui lui permettent de se maintenir à la surface du plateau.

L’eau se situe en abondance en sous sol dans des secteurs aquifères karstiques¤ à forte valeur patrimoniale dont la nature géologique des terrains est composée de « calcaires et dolomies fissurés ». Ces réseaux souterrains s’assèchent au fur et à mesure que l’eau se fraie un chemin plus en profondeur, laissant des grottes et des avens qui font des causses un univers spéléologique.
Les eaux souterraines sont profondes et les captages par forage sont délicats. Elles ressurgissent au pied des causses sous forme de sources, appelées exurgences, dont le débit est important. Ces sources se situent à l’extérieur du site et principalement au sud. Elles constituent l’essentiel du débit de la Lergue : les source de la Brèze, l’Adoux de Pégairolles de l’Escalette, le Mas de Pater, le Bousquet et les sources du Laurounet pour les plus importantes. La Foux, située en périphérie nord-est du site, est une résurgence dont le débit particulièrement important provient à la fois de la perte de la Vis en aval d’Alzon et des eaux de pluie infiltrées dans le causse.

Si l’on se réfère au territoire SDAGE-DCE « Côtiers ouest, lagunes et Littoral » dans lequel se situe pour partie les sites Natura 2000, la masse d’eau souterraine identifiée sous le n° 6125 et sous le nom « Calcaires et marnes causses et avant-causses du Larzac sud, Campestre, Blandas, Séranne, Escandorgue, BV Hérault et Orb » a pour caractéristique d’évolution dans les dix prochaines années si aucune action complémentaire à ce qui est déjà prévu n’est engagée :
 un risque de non atteinte du bon état qualitatif en 2015 : faible
 un risque de non atteinte du bon état quantitatif en 2015 : faible
 un risque de non atteinte du bon état de la ressource en 2015 : faible
Des aspects quantitatifs tels que
 l’équilibre de la ressource : bon
 l’équilibre du biseau salé : très bon
Des aspects qualitatifs tels que
 l’état des nitrates et pesticides : très bon
 l’état des solvants chlorés et chlorures : très bon
 l’état des sulfates et ammonium : très bon.
 l’état des autres polluants : très bon.

Ce constat « positif » n’est pourtant pas à considérer comme un acquis car le système aquifère souterrain reste fragile et sensible aux éléments qualitatifs apportés en surface.
De plus, l’assèchement de certains pompages d’approvisionnement en eau potable l’été 2005 et les mesures de restriction de consommation qui en ont découlées, montrent bien la complexité de la connaissance des réseaux souterrains karstiques et la difficulté de pérenniser l’approvisionnement en eau de consommation.